Objectif ivresse cérébrale.
Glenn Collignon.
Résumé.
Glenn, 42 ans, a un accident ayant entraîné un traumatisme
crânien grave et un coma de 17 jours. Dans ce livre il explique comment il s’en
est sorti mentalement, grâce à des actions et des phrases clés, tant pour sa
mémoire que pour passer au-dessus des peurs, angoisses et autres problèmes
mentaux qui surviennent suite à un tel accident. Un an et demi après cet
événement et après moult mésaventures dues au hasard, il s’est renforcé, il va
même mieux qu’avant car ces méthodes ont fonctionné avec brio ! Cela lui a
même donné la force d’écrire ce premier livre.
A
propos de l’auteur.
Glenn Collignon est né en 1978 au Luxembourg de parents belges.
Il a fait des études d'informatique et d'électronique. Il vit actuellement
en France.
Introduction
Suite
à un accident et 17 jours de coma, j’ai appris à me reconstruire mentalement.
Dans les lignes qui vont suivre, je vous explique les méthodes que j’ai
utilisées pour passer outre la dépression ou les angoisses que j’aurais pu
avoir suite à mon traumatisme crânien grave. Il faut savoir qu’un an et demi
après cet accident durant lequel j'ai eu les deux jambes cassées avec des
polyfractures et un choc à la tête avec hémorragie interne et os du crâne
fracturé (Lefort 2), je ne prends plus aucun médicament… Ce titre a été choisi
car mon objectif reste d’être bien dans ma tête, quoi qu’il arrive. Il comporte
le mot ivresse dont le sens, ici, est en rapport, non pas avec l’ébriété, mais
avec la joie de vivre, l’extase, l’enthousiasme, l’euphorie, la passion… qui va
rester naturelle et qui va continuer à me suivre tout au long de ma vie. Tout
ceci se trouve dans la tête, d’où le mot cérébral.
Bonne lecture !
I.
Mon
traumatisme crânien
Le
6 décembre 2020 vers 6h du matin j’ai eu un premier accident sur une voie
rapide dans lequel mon crâne a heurté le pare-brise. A moitié sonné, je suis
sorti de la voiture et j’ai marché 200 mètres avant de me faire percuter par
une voiture roulant à 90km/h. La personne qui m’a heurté a appelé les secours
et j’ai été transporté aux urgences en hélicoptère. A ce moment-là j’étais
Glasgow 3, soit dans le coma profond. Je suis resté dans le coma 17 jours.
Durant ce temps, j’ai été opéré plusieurs fois pour de multiples fractures
(jambes et visage). Mon visage a été reconstruit et aujourd’hui on voit à peine
que j’ai eu la partie droite de ma tête écrasée. Le travail qui a été fait pour
réparer mon corps est exceptionnel quand on voit à quel point j’ai été abîmé.
J’ai oublié environ les 2 mois qui ont suivi l’accident. C’est comme si je me
réveillais, que je me suis rallumé après avoir été éteint alors que pour mes
proches j’étais éveillé depuis 1 mois et demi environ. Je me souviens encore de
ce « rallumage ». Et comme j’avais aussi oublié environ 15 ans qui
précédaient mon accident, dans ma tête j’avais moins de 30 ans… Aujourd’hui,
des souvenirs sporadiques reviennent.
Je
suis resté à l’hôpital jusqu’au début juillet 2021. Suite à cet accident, j’ai
eu cette faculté « d’inventer » des choses pour se sentir bien dans
sa tête et aussi dans son corps (pour éviter les douleurs). J’ai découvert plus
tard que certaines de ces idées sont déjà proposées par des thérapeutes depuis
longtemps mais moi, j’ai eu la plupart de ces idées comme par magie dans ma
tête.
Je
vais commencer par donner la liste des défaillances mentales que j'ai eues
suite à l'accident.
Presque
tout ce qui suit est aléatoire, et certains jours ou moments, des troubles
peuvent être présents et disparaître l’instant qui suit. Toutes ces phrases
sont désormais à mettre au passé… ou presque… :
1) Sentiment bizarre entre peur et dégoût (que j’appelle
« bizarreries mentales ») :
·
Du visage des gens
·
De la voix des gens
·
De certains lieux (en pensée ou en les voyant)
·
Des maisons et bâtiments
·
De constructions diverses telles que attractions
du luna-park
·
De la musique
·
De tous les bruits provoqués par des personnes :
passer le balai, la tronçonneuse…
·
Des figurines (sainte vierge, statues…)
·
De certains mots lus ou entendus (tout ce qui
est négatif : mal, malade, vomi, problème…)
·
Du regard des animaux et des gens
·
Des objets en général (pots, vases, objets de
déco, tableaux, posters, photos…) et des phares des voitures.
2) Oubli de 15 ans de ma vie précédant
l’accident sauf environ 3 événements entre ce jour-là et quelques mois avant
3) Oubli de qui je suis, de ma
personnalité
4) Oubli de l'utilité de certains
objets (modem, bougie, casserole…)
5) Oubli du sens de certains mots
simples (échelle, chaise, balai…)
6) Oubli de ce qu’est une courgette,
aubergine (fruits et légumes, instruments de musique et autres…)
7) Je cherche les mots
8) Mémoire de travail
9) Sens de certaines phrases
10)
Est-ce que la phrase est bien tournée ?
11)
Mot dans une phrase que je prononce se
rapprochant du bon mot mais n'est pas le mot qu'il faut (p.ex. jeter le gant au
lieu de jeter l’éponge)
12)
Le timbre de la voix des gens est changeant, je
ne les reconnais pas toujours
13)
Perte du sens de l'orientation
14)
Absence de satiété
15)
Je me rappelle de certains lieux mais quand je
les vois, je ne fais pas le lien entre ce que je vois et ce dont je me
rappelle, je les reconnais vaguement
16)
Je me rappelle des paroles des chansons, de la
plupart des choses techniques (informatique, électronique) avec quelques trous
sporadiques mais j’ai oublié la cuisine p.ex.
17)
Je pleure et je ris 10x plus fort et plus vite,
très sensible
18)
J’angoisse et je stresse très vite
19)
Besoin de dormir souvent (nuits de 10 à 16h +
une à trois siestes par jour)
20)
Je ne reconnais pas toujours le visage des gens
21)
Je ne fais pas toujours le lien entre la
personne et son nom
22)
Je ne réalise pas toujours les dangers (p.ex.
promenade sur le bord d'une route)
23)
Je ne vois pas toujours l'expression d'un visage
ou si la personne est gentille ou méchante dans le ton de sa voix
24)
Parfois je n’ai peur de rien et je suis
désinhibé
25)
Je ne vois que l'instant présent, je ne conçois
plus le futur et assez peu le passé
26)
Perfectionniste ou au contraire je m'en fous
selon ce qui est concerné
27)
Je ne trouve plus rien laid ou beau. (La musique
m'indiffère, même les morceaux qui me rappellent de bons souvenirs, le
« design » m’indiffère)
28)
Je n'ai plus d'émotions en pensant au passé
29)
Penser aux tâches à accomplir me fatigue
30)
J’ai de faux souvenirs
31)
Plus la notion du temps
32)
Je m'énerve facilement et fort et je peux tout
faire valser
33)
Je suis un peu vicieux, obsédé
34)
Je n'ai plus de filtres, j'ose tout dire
35)
Un filtre mental me sépare de la réalité, un
genre de cocon souple, molletonné et presque transparent
36)
Je capte des ondes négatives à certains endroits
et positives à d’autres
37)
Hallucinations (visuelles juste après mon coma,
puis olfactives)
38)
Problèmes pour calculer, manque de logique
(p.ex. âge en fonction de l’année de naissance)
39)
La musique et les films me dérangent et me font
parfois peur
40)
Logique générale floue
41)
Fautes d'orthographe pour des mots parfois
simples. Exemple : sertain (certain), doubles l,t,c…,
42)
Confondre deux mots (information vs invention)
43)
Mes façons de penser sont changeantes
(conception du monde, …)
44)
Je n'ai plus de préjugés ni de principes
45)
Je vois les choses froidement, par moment je
n’ai plus d’émotions
46)
Je mélange les actions ou les écritures en
faisant 2 travaux à la fois
47)
États d'âmes très changeants et bizarres,
parfois de la déprime
48)
Je me répète
49)
Les gens m'agacent
50)
Parfois j'arrive à me concentrer pour lire,
parfois non
51)
Je ne suis plus tout à fait le même dans ma tête
52)
Je vois les choses avec énormément de détails
(grain de peau du visage des gens visible comme si j’avais une loupe)
53)
Je n’ai plus d’envies
54)
Je n’arrive plus à prendre de décisions
Ces
lignes sont recopiées du carnet que j’ai rempli entre six mois et un an après
mon accident. J’ai trouvé la zone du cerveau propre à une bonne partie de ces
fonctionnalités dégradées. J’en parle au chapitre suivant. Nous sommes
aujourd’hui début août 2022, et j’ai encore parfois, mais très rarement, des
relents de ces troubles. Certains sont toujours là comme l’absence
d’envies et c’est assez pratique au quotidien…
J’ouvre
une parenthèse pour décrire mes symptômes physiques à l’heure où j’écris
ces lignes :
- défauts de synchronisation des
mouvements, notamment quand je marche
- je boîte quand je marche
- hyperacousie et acouphènes côté gauche
- Perte de souplesse de la jambe
droite : je ne peux pas la plier complètement ni l’étendre. Idem pour le
pied gauche.
- Hémianopsie : champ visuel réduit
de 50%, je ne vois que de la partie gauche de chaque œil.
- Diplopie : vision double
- Problème de vue en 3 dimensions
(hauteur des marches…)
- Pertes d’équilibre dues à la vue.
- Tête qui tourne, vertiges.
- Dents à réaligner
- Diminution de la sensation de chaleur
ou de froid dans tout le corps.
- Modification du goût et de l’odorat,
je ne reconnais plus les aliments ni les odeurs.
Je
n’ai plus tous mes sens :
Je vois à 50% :
-0.5
Je goûte la moitié des
saveurs : -0.5
Je sens la moitié des
odeurs : -0.5
A certains endroits je
ne sens plus rien (nerfs sectionnés dans les jambes) : -0.5
Comme nous avons 5
sens : le goût, l’odorat, la vue, le toucher et l’ouïe, cela fait
5–0,5-0,5-0,5-0,5=3
Il me reste donc 3 sens sur les 5 !
Ayant
eu les deux jambes polyfracturées, j’ai eu deux broches externes. Une que j’ai
gardée 7 mois, l’autre un an. J’ai eu une chance énorme de ne pas avoir eu
d’infections. Pour éviter les phlébites, je me suis fait des piqûres
d’anticoagulant pendant plus d’un an, quotidiennement, dans le ventre ou dans
les cuisses. Elles me donnaient une peau sèche et des boutons…
II.
Les zones de mon cerveau qui ont été touchées
Lorsque
j’ai eu cet accident, ma tête a été violemment heurtée. Certaines zones de mon
cerveau ont été en « panne » durant un certain temps. Grâce aux livres
spécialisés, j’ai identifié différentes aires de mon cerveau qui ont été
touchées en les reliant aux symptômes moraux que je ressentais. Par chance,
c’est la partie droite de ma tête qui a principalement été heurtée. C’est la
zone du cerveau la moins chargée en fonctionnalités. Au XIXe siècle, Paul Broca
et Karl Wernicke ont décrit des zones de l'hémisphère gauche impliquées dans le
langage: l'aire de Broca et l'aire de Wernicke. Ces découvertes ont commencé à
inspirer l'idée d'une asymétrie du cerveau ce qui, dans mon cas, se vérifie.
L’hémisphère gauche effectue toutes les tâches liées au langage, la parole,
l'écriture, les chiffres et l'analyse logique, comme en sciences et en
mathématiques. Par exemple, lors d’une discussion (qui fait appel à la fonction
du langage) ou pendant un cours en écoutant le professeur, l’hémisphère gauche
enregistre et assimile toutes les informations transmises. L’hémisphère gauche
est aux commandes du côté droit du corps. Cette partie a été un tout petit peu
touchée chez moi car de temps en temps j’avais oublié le sens de quelques mots,
en inversait 2 ou ne savait plus comment tourner une phrase, manque de
logique…. L’hémisphère droit est notre « cerveau créateur ». Il est
impliqué dans la rêverie et l’imagination. Nous sollicitons cette partie du
cerveau lorsque nous dessinons ou faisons appel à notre créativité. Effectivement,
je n’avais plus la notion de beauté, pour moi « les goûts et les couleurs »
étaient quelque chose qui m'était devenu étranger. Avant l’accident, je créais
des sites internet, des flyers… et j’avais un côté artistique qui semble avoir
disparu. Elle est également impliquée dans les rêves qui étaient devenus
simplistes. Je rêvais par exemple de murs que j’observais sur tout leur long,
mais pas d’histoires derrière tout ça. Cette partie joue aussi un rôle dans la
prise de décisions et l’orientation spatiale. La plupart de ces défauts ou
pertes de « cases » facilitaient ma vie et je comprends maintenant l’expression
« imbécile heureux » … Aujourd’hui mon cerveau s’est reconstruit et lors de
cette reconstruction, je suis passé par plusieurs « moi » … Mes façons de
percevoir les choses et de penser étaient en constante évolution. Ce qui fait
que je comprends beaucoup mieux la façon de penser des gens puisque moi-même
ait eu plusieurs façons de penser différentes durant un an environ.
Une
autre chose : à un moment donné je me suis surpris en train de manger de la
main gauche… alors que je suis droitier. Il est vrai que j’ai perdu plus de
force de mon côté droit (j’ignore pourquoi…), mais j’avais oublié que je suis
droitier. Aujourd’hui, c’est revenu.
J’ai
établi un résumé de mes lacunes mentales en rapport avec mes zones touchées :
1.
Cortex préfrontal
Au
début j’avais une mémoire de cinq minutes. Ce rôle de mémoire de travail est
donné par une région située à l’avant du cerveau – le cortex préfrontal – et joue un rôle dans la mémoire à court
terme, ce qui se vérifie chez moi puisque j’avais perdu cette fonction et mon
crâne a été heurté en partie à cet endroit-là. J’oublie parfois ce que j’ai dit
à des personnes ou j’oublie des choses que j’ai faites. Mais je suis rassuré en
constatant que ça arrive à tout le monde…
Les
lésions du cortex préfrontal ou du cortex
temporal, sont responsables d'hallucinations.
Dans un premier temps je voyais des choses qui n’existaient pas juste après mon
coma (d’après mes proches qui sont venus me voir car je ne m’en rappelle plus).
Et après j’ai eu des hallucinations olfactives et, très rarement, gustatives.
Un an et demi après mon accident, je sens encore parfois des odeurs qui
n’existent pas. Elles sont liées à mon état d’esprit et quand j’ai une angoisse
je sens quelque chose de sucré et écœurant… Si je suis détendu, l’odeur va être
très agréable. Cette partie du cerveau lésée me rendait également apathique et
parfois désinhibé…

Le sentiment
d’identité est contenu dans le « cortex
préfrontal médian ventral » (vmPFC) ; c’est le « moi ». Le vmPFC est indispensable
pour relier le passé, présent et futur à soi. Il permet de savoir qui on est,
de donner des adjectifs nous décrivant. Si cette partie est endommagée, on peut
« inventer » des choses sur soi-même, avoir de faux souvenirs et
avoir des émotions plus superficielles (pleurer et rire 10x plus vite et fort).
On ne parvient pas non plus à imaginer l’avenir. Cette partie a été touchée
chez moi, j’ai eu tous ces dysfonctionnements. Souvent je demandais à mes
proches : « est-ce que j’ai changé ? ».
2.
Hypothalamus
L’hypothalamus (dans le cortex insulaire),
qui est situé dans le cerveau antérieur,
est notamment le centre de contrôle de l’appétit, de la
sensation de la température… Cette partie aussi a été touchée
car pendant longtemps je n’avais plus de satiété et c’est mon estomac gonflé
qui m’indiquait si j’avais trop mangé. De même, j’avais de faux signaux de mon
corps concernant la température et pour aller à la toilette.
3.
Lobe pariétal
Le lobe pariétal
intervient dans les processus sensoriels, l’attention et le langage.
Une lésion du côté droit du lobe pariétal peut entraîner des troubles de
l’orientation spatiale, même dans des lieux familiers. A un
moment donné, en faisant demi-tour, je ne savais pas si j’étais venu de la
gauche ou de la droite. Mais le plus embêtant est que si l’on me parlait de tel
endroit, je le voyais dans ma tête mais quand je le voyais réellement, je ne
parvenais pas à faire le lien entre ce que je voyais en pensée et ce que je
voyais de mes propres yeux.
Cette
partie traite également les informations tels que le goût, la vue et le toucher
ce qui explique ma perte de goût et mon hémianopsie. Cette partie étant plus en
arrière dans le cerveau et ayant été touché à l’avant de mon visage, sans doute
est-ce la pression sanguine ou l’effet ricochet du choc qui a déréglé cette
partie… Ce qui est assez étonnant c’est que mon goût est très
variable. Je peux manger deux fois la même chose et pour moi le goût n’est pas
le même. C’est aussi lié à mon état d’esprit et si je suis angoissé, je ne vais
pas aimer du tout ce que je mange.
4.
Aire
fusiforme des visages
Au
sein des voies visuelles du système nerveux central, l’aire fusiforme des visages (fusiform face area, FFA) a été touchée
chez moi. Elle est située dans chaque hémisphère à l’avant au niveau des yeux.
Une lésion cérébrale de cette région peut entraîner une incapacité spécifique à
reconnaître les visages. Je ne reconnaissais que mes proches, heureusement. Et
parfois les visages me déplaisaient, selon les jours, qu’il s’agisse de
personnes proches ou pas proches… De plus j’étais incapable de voir si la personne
en face de moi était triste ou gaie… je ne reconnaissais pas l’expression d’un
visage.
5.
Lobe
occipital, cervelet
Plus
en arrière, le lobe occipital est lié à la reconnaissance des lieux connus
(appartements d’amis ou en extérieurs) et est également impliqué dans mes difficultés.^
Un
peu plus bas le cervelet a été un peu touché car il affecte la synchronisation
des mouvements qui me faisait défaut.
6.
Lobe temporal
La perception du temps
et des souvenirs sont logés dans le lobe
temporal. Il est apparu qu’à un certain moment je n’avais plus la notion du
temps et je n’arrivais pas à imaginer le futur… Je ne me rendais pas compte du
tout du temps qui passait et je pouvais rester trois heures allongé dans le
canapé à réfléchir… Je ne m’ennuyais jamais. Mais j’avais également une
perte de mémoire d’une partie de ma vie (environ quinze ans). Ma mémoire à long
terme (mes souvenirs d’enfance et ceux datant de plus de 15 ans) n’a jamais
totalement disparue.
C’est
aussi lui qui engendre la perte du contrôle sur les émotions (dans l’amygdale)
et des difficultés à rester lucide sur les décisions et la perception des
choses. Il est vrai que je pleurais, riais et me mettais en colère pour rien et
dix fois plus fort. Parfois j’envoyais
tout valser et je n’avais plus peur non plus…. Devant lui se trouve le
bulbe olfactif qui, dans mon cas, a aussi été touché puisque mon odorat a
complètement changé.
Cette zone est également impliquée dans la reconnaissance des
sons. Parfois les sons étaient déformés de sorte que le timbre de la voix des
gens m’était devenu méconnaissable.
III.
Mes recettes pour aller
mieux
Si
certaines de ces caractéristiques sont plutôt pratiques, d’autres sont
désagréables ou faisaient de moi quelqu’un qui n’aimait par exemple pas sortir
dans les lieux publics. Je vais maintenant citer les différentes choses qui ont
atténué ou fait disparaître tout cela chez moi :
1.
L’arrêt
de certains médicaments
2.
Le
temps et la rééducation cérébrale
3.
Les
phrases clés qui permettent d’aller mieux
4.
L’auto
hypnose
5.
L’alimentation
6.
Changer
de mode de vie et de pensée
1.
L’arrêt
de certains médicaments
A
l’hôpital je prenais trois anxiolytiques, un antidépresseur, un somnifère et
d’autres médicaments quotidiennement car j’étais très angoissé à certains
moments. J’ai commencé à les arrêter à l’hôpital puis chez moi. L’expérience
m’a montré que certains médicaments sont bons sur le moment mais me donnent un
contre coup quand l’effet s’estompe (les benzodiazépines somnifères ou
anxiolytiques). De plus il n’est pas recommandé de prolonger le traitement de
ceux-ci plus de 3 mois car cela crée une accoutumance et provoque des problèmes
de mémoire (C’est inscrit dans la notice du médicament). J’ai eu le cas avec
les somnifères (benzodiazépines) dont l’arrêt a provoqué une angoisse constante
durant quatre jours deux jours après l’arrêt. Le sommeil n’est pas réparateur
sous somnifère, je dormais plus après l’avoir arrêté que pendant, comme si je
devais rattraper du retard de « vrai » sommeil.
Lorsque
j’ai arrêté les anxiolytiques benzodiazépines progressivement (j’étais à trois
par jour à l’hôpital), et que je suis passé de trois à deux, j’ai eu
l’impression que mon cerveau accélérait. Je pensais plus et plus vite. Ça l’a
fait à chaque diminution de quantité, c’était surprenant ! Ils ont une
demi vie de 7 heures et si j’en prenais un avant d’aller dormir, 7 heures après
lorsque l’effet s’estompait pendant le sommeil, j’étais angoissé à mon réveil.
Je le prenais donc vers 14h au plus tard de sorte à ce qu’il n’agisse plus la
nuit.
Toutefois
il semble que les anxiolytiques ont des effets sur mon cerveau bien plus longs
que 7 heures si j’en prends un occasionnellement, jusqu’à une semaine. Voici ce
que ça me provoquait : Angoissé, je prenais un cachet le samedi, un quart
d’heure après tout allait mieux. Le lendemain et le surlendemain c’était moyen.
Le mardi et le mercredi j’étais euphorique. Le vendredi c’était très moyen et
le samedi je devais reprendre un cachet.
J’ai
fait ça trois fois et ça s’est passé de la même façon à chaque fois. A un
moment donné je pensais être devenu bipolaire ou borderline, mais en réalité
c’est la prise de ces médicaments qui me faisait ça.
Quand
on arrête ces médicaments, le faire très progressivement et ne pas replonger.
Le sevrage peut durer quelques jours et peut être très difficile, mais à un
moment donné tout va mieux, une fois que la molécule a été éliminée de notre
corps. Surtout tenir bon, le mal-être de sevrage est artificiel, il faut se
dire ça pour tenir le coup. C’est ce que j’ai fait et ça a fonctionné. Ce n’est
que quelques jours à tenir après l’arrêt total.
Un
jour je suis allé voir un psychiatre pour un suivi et ce jour-là il y a eu un
triste événement dans ma vie. J’étais dans tous mes états et il m’a prescrit un
régulateur d’humeur. J’ai tenu trois jours ! Voici la liste des effets que j’ai
ressentis après le premier jour :
- saignements et
gonflement des gencives
- moral changeant
- lenteurs de
mouvements
- changement façon de
parler (lentement)
- j’étais immobile et
je fixais un point au plafond sans bouger
- envie de dormir et de
rester chez moi
- maux d'estomac
- diarrhées
- maux de tête
Ces
effets secondaires ne sont pas censés durer et peuvent disparaître après
quelques jours mais je ne les ai pas supportés donc j’ai arrêté le traitement
et les effets du sevrage après trois jours étaient encore pires :
- changements d’humeur
importants toutes les 3 secondes !
- modification du goût
horrible
- peur et dégout
(visages, vue des constructions, voix, sens des mots lus et entendus...)
amplifiés
- envies de mourir
- difficultés à se
rendormir + siestes impossibles
- réveils angoissants
- plus de force (ouvrir
une bouteille d’eau impossible)
Le
sevrage est souvent catastrophique chez moi. Il a duré trois jours et, comme
pour les autres médicaments, s’est arrêté du jour au lendemain. Ce qui est
paradoxal c’est que le sevrage de ces médicaments provoque chez moi l’effet
qu’ils sont sensés combattre…
Par
chance quand j’ai décidé d’arrêter les antidépresseurs, chez moi à la maison en
août 2021 pour voir si j’en avais vraiment besoin, cela n’a pas été aussi
catastrophique. Après leur arrêt, au bout de 4 jours, j’ai commencé à avoir des
bourdonnements d’oreilles, des vertiges et des palpitations cardiaques. J’ai
repris un cachet et quelques heures après ça passait. J’ai recommencé ça trois
fois et le sevrage était fait ! En fait je n’étais pas ou peu dépressif,
juste déprimé par moments et c’était peut-être lié aux anxiolytiques que je
prenais encore de temps en temps ou à cause de l’alimentation que j’ai modifiée
environ 6 mois après dont je parle plus loin...
Pour
éviter d’avoir des désagréments semblables, je renonce aussi à toutes les
substances psycho active de la vie courante que sont l’alcool, les cigarettes,
le sucre (dont je parle plus loin), …
En
rapport avec le médical : j’ai eu deux fixateurs externes pour que les os
de mes jambes se ressoudent. A chaque retrait de fixateur je me sentais mieux
mentalement, ce qui indique que les corps étrangers ont une influence sur le
moral. Nous avons des neurones dans tout le corps qui communiquent entre eux…
2.
Le
temps et la rééducation
Après
mon traumatisme crânien dû à ce choc, certaines surfaces de mon cerveau ont été
touchées. Suite à ça, des neurones ont disparu et donc des connexions qui les
reliaient à d’autres neurones parfois situés dans d’autres aires du cerveau
aussi. Ceci explique la perte de certaines fonctions comme par exemple le sens
de l’orientation dans mon cas. Le temps et la rééducation vont permettre au
cerveau de se reconstruire, d’autres neurones vont remplacer ceux qui ont
disparu et de nouvelles connexions vont se faire en fonction du nouvel
apprentissage effectué. Il est très important de se rééduquer pour retrouver
les facultés perdues. A force de sortir et de voir des endroits, des connexions
perdues se sont refaites et m’ont fait retrouver le sens de l’orientation et la
reconnaissance des lieux. Parfois je sentais quelque chose de bizarre dans ma
tête, comme une rotation rapide, brève et non douloureuse et juste après je
sentais comme une sensation ou une émotion nouvelle. J’attribue ça à une
connexion qui se faisait à ce moment-là. C’est bizarre mais je ne vois pas
d’autre explication.
Voici
la liste des choses que j’ai accomplies pour remettre mon cerveau et mon corps
en route et pour améliorer la flexibilité neuronale :
Mon auto rééducation :
- Noter
en temps réel tout ce qui arrive dans ma tête ou dans ma vie (ce qui m’a permis
d’écrire ce livre)
- Remplir mes documents
administratifs
- M'abonner à des revues
techniques diverses
- M'intéresser à tout (mais
bannir la tv et les réseaux sociaux)
- Lire
des livres techniques
- M'adapter à tout
- Réfléchir tout le temps à
différentes choses (comment faire fonctionner ceci p.ex.)
- Calcul mental
- Mémorisation (apprendre des
nombres ou des phrases par cœur)
- Abandon de l'alcool, cigarettes
et médicaments
- Travail informatique
(apprentissage et amélioration du nouveau système d’exploitation dont le
fabricant est très connu…)
- Faire marcher mon imagination
- Ecouter mon corps (manger et
dormir quand j’en avais besoin)
- Ecrire à un copain des blagues
(inventées) sur plein de sujets différents
- Perdre toutes mes habitudes
- Faire des kilomètres à pied
- M’inscrire dans une salle de sport
- Ecrire
ce livre
A
savoir que parfois, suite à un trauma, de nouvelles facultés apparaissent et
qui n’existaient pas auparavant. D’après ce que j’ai lu, certaines personnes se
sont mises à jouer d’un instrument de musique alors que jamais elles n’avaient
ce n’est-ce qu’effleuré une corde de guitare avant. Ceci est dû au fait que de
nouvelles connexions se créent et qui sont très différentes de celles qu’il y
avait avant. Moi je me suis découvert une passion pour le fonctionnement du
cerveau. Electronicien et informaticien de formation, j’ai trouvé le
fonctionnement du cerveau bien plus intéressant à analyser que toutes ces
machines dont le fonctionnement est inspiré du cerveau et du corps (mémoire,
microprocesseurs, périphériques…). Avec mon accident j’ai été aux premières
loges pour effectuer des tests de reprogrammation.
C’est
la chose la plus passionnante qu’il m’a été donné de faire !
3.
Les
phrases clés qui me permettent d’aller mieux
Suite à l’accident j’ai eu des inconforts psychologiques
très problématiques qui étaient annulés quand je prenais beaucoup de
médicaments à l’hôpital. Mais n’ayant pas l’envie d’être dépendant de ces
« aides », j’ai trouvé le moyen de remplacer ces médicaments par des
phrases et des actions. Voici les petites choses que j’ai imaginées et qui ont
fonctionné pour moi et aussi pour certaines personnes de mon entourage qui sont
dépressives. D’après moi, cela fonctionne pour tout état d’âme inconfortable,
tel que la déprime, mais aussi l’énervement, l’impatience, … en quelques
secondes ou minutes…
1.
Manger
quelque chose (voir chapitre alimentation)
2.
Faire
une sieste
3.
Eviter
de regarder le JT
4.
Voir
le côté positif des choses
5.
Vivre
l'instant présent
6.
Pleine
conscience
7.
A
chaque évènement en faire une blague
8.
S’occuper
l'esprit (lire, ...)
9.
Passer
au-dessus de ce qui n'est pas important (on s'en fout)
10.Regarder les choses froidement
11.Se vider l'esprit
12.Activité sportive
13.Se dire que les problèmes ne sont que dans la tête, ne pas interpréter
les choses
14.Respiration lente et profonde
15.Commencer quelque chose même si on n'a pas le courage ou l'envie,
l'envie vient juste après.
16.Imaginer des histoires ou fantasmer
17.Je me dis que ce qui ne va pas dans ma tête n’est lié qu’à un
dérèglement chimique
18.Voir les choses sous un autre angle
19.Je choisis à quoi je souhaite penser (quelque chose de marrant p.ex.)
20.Je choisis dans quel état d'esprit je souhaite être (gai, relax...)
21.Pleurer
22.Je répands le positif autour de moi
23.Compter sur soi, se faire confiance, être acteur principal de sa vie.
Explications :
1.
Manger
quelque chose (éviter le sucre) : Souvent on est de meilleure humeur
quand on mange quelque chose. Je suis le régime cétogène dont je parlerai plus
loin. Surtout pas d’aliments sucrés que je bannis de mon alimentation mais
plutôt des noix, des amandes… si c’est en dehors des repas.
2.
Faire
une sieste : Après avoir dormi, si le moral n’était pas au top avant
la sieste, il est fort possible qu’il le soit au réveil. Si je n’arrive pas à
m’endormir, je mange quelque chose avant, et la digestion m’aide à dormir.
Plusieurs fois ça a été miraculeux.
3.
Eviter
de regarder le JT : Quand j’étais à l’hôpital, j’angoissais devant
toutes ces mauvaises nouvelles que j’ai eu le malheur de regarder une fois.
Ceci porte un nom : le syndrome de stress médiatique et peut provoquer un
« effondrement psychique ». J’évite le JT, pour être bien dans ma
tête.
4.
Voir
le côté positif des choses : pour chaque situation il existe toujours
un côté positif. A force de le chercher et de le trouver, comme pour beaucoup
de choses, ça devient un automatisme.
5.
Vivre
l’instant présent : Quelque chose s’est passé hier et m’a agacé ?
Je me dis que c’est du passé et n’entame en rien le délicieux repas que je suis
en train de savourer MAINTENANT ! Cela peut avoir des répercussions sur ce
qui va se passer demain ? Je ne suis pas devin et tout peut arriver
demain. Eviter les « si » qui ne sont que de l’imagination.
Ex :
si on me dit : « et s’il s’était passé cela ? » : le
conditionnel imparfait ne devrait pas exister, pourquoi imaginer quelque chose
qui ne s’est pas produit ? Cela n’a pas de sens…
« Et
si demain il se passe ça ? ». Pareil, nous ne sommes pas devin et il
faut se dire que de pires épreuves n’ont pas entraîné ça…
Il
n’y a qu’ici et maintenant qui compte.
6.
Pleine
conscience : ici et maintenant je pense à ce que je ressens dans la
plante des pieds posés au sol, les cuisses posées sur l’assise de la chaise… et
je parcours tout le corps de bas en haut. Je fais de même avec la température
de la pièce, l’odeur… je mets tous mes sens en avant, chacun à son tour. Et
soudain, je ne pense plus.
7.
Faire
une blague de chaque évènement/situation : j’essaye de tourner chaque
chose à la dérision dans ma tête, le sourire se marque sur mes lèvres et je me
sens mieux.
8.
S’occuper
l'esprit (lire, ...) : je me détourne l’attention en lisant, en
bricolant, en nettoyant… Et si je le fait en m’occupant avec quelque chose
que je dois faire mais qui ne me plaît pas (comme le ménage p.ex.), je le fait
en pleine conscience (je sens le torchon encore chaud que j’essore entre mes
mains…)
9.
Passer
au-dessus de ce qui n'est pas important (on s'en fout) : nous avons
parfois tendance à nous préoccuper de choses qui n’en valent pas la peine. Si
ce n’est pas important, on s’en fout ! Je passe à autre chose !
10.Regarder les choses froidement : Si je n’aime pas les choses
que je regarde, je les vois ! Ne pas me dire « je
n’aime pas ça » mais je me dis tout simplement « c’est gris, c’est
carré, c’est haut… » et les choses passent beaucoup mieux. J’avais cette
façon de penser involontairement à l’hôpital et c’était bien pratique.
Aujourd’hui je provoque cette façon de penser quand ça ne va pas. Cela peut
servir également pour vaincre la douleur, le chaud, le froid…, bref des
sensations désagréables. Un jour où j’avais mal aux gencives je l’ai fait et je
n’avais plus mal ! Quand j’entends mon voisin de palier parler à travers
les murs, la nuit, je fais pareil, je ne l’écoute pas mais je l’entends et
j’analyse son timbre de voix, son accent, sa vitesse de locution, … et je me
sens mieux. Regarder froidement les choses c’est aussi analyser froidement son
état d’esprit (si je suis angoissé, triste, …). J’analyse ce que je ressens et
je me dis que ce n’est qu’un dérèglement dans ma tête. Froidement, ça passe
mieux.
11.Se vider l'esprit : Ce n’est pas facile d’y parvenir mais
c’est possible. Je m’entraîne et le répète plusieurs fois par jour. Au début
j’y arrivais une seconde, puis deux, puis trois, puis quelques dizaines de
secondes. Quand les pensées commencent à m’envahir, je dis STOP dans ma tête et
je ne pense plus à rien.
12.Activité sportive : L’activité sportive permet d’activer les
neurotransmetteurs propices au bien-être mental (augmenter le taux de dopamine,
sérotonine, acétylcholine…). Ces activités ne doivent pas être extrêmes, mais
de la marche, des pompes, des abdominaux… améliorent le bien être mental. Je me
suis inscrit dans une salle de sport pour me remuscler. Ces sorties me
permettent aussi de voir des gens et sont, de ce fait, excellentes pour le
moral.
13.Les problèmes ne sont que dans la tête : Souvent on s’imagine
des choses qui ne sont pas ou on les interprète. Comme plus haut j’évite les
« si » et j’évite aussi les « qu’est-ce qu’on va dire de
moi », ou « j’aurais dû » ou encore « et si ça ne marche
pas » les « peut-être » les « oui mais » etc.… Tout
ceci n’est que dans la tête et ne reflète pas la réalité ! Ma réalité
peut-être, mais alors je lui dis « Stop ! Tu n’es que dans ma
tête ! ». Mon expression favorite : « à petite chose,
l’inquiétude donne une grande ombre ». Donc je bannis l’inquiétude.
14.Respiration lente et profonde : Je ne pense qu’à ma
respiration, j’inspire et j’expire lentement, cela m’empêche de penser et me
détend. Je le répète plusieurs fois jusqu'à me sentir mieux.
15.Commencer quelque chose même si on n'a pas le courage ou l'envie,
l'envie vient juste après : Que c’est pénible de faire le ménage, mais
le fait de commencer à le faire va me lancer et après cela vient tout seul. Si
malgré tout ça ne vient pas, je commence cette action en me servant des 5èmes,
6èmeou 10ème points ci-dessus.
16.Imaginer des histoires ou fantasmer : Cela sert surtout si
j’ai du mal à m’endormir. Dans ce cas j’imagine un futur proche, où je
rencontre quelqu’un qui me plait et je crée mon histoire … je lui parle, il me
répond, nous allons faire quelque chose de sympa ensemble… Le sommeil va
s’installer !
17.Je me dis que ce qui ne va pas dans ma tête n’est lié qu’à un
dérèglement hormonal : en me disant ça, ça enlève toute cause externe
à moi. Tout est lié à un déséquilibre hormonal et je me dis que ça peut passer
assez rapidement ! Me dire ça me permet de patienter. Je règle ça avec le
sport et la nourriture. C’est pour cela que j’ai commencé le régime cétogène
(j’en parle plus bas).
18.Voir les choses sous un autre angle : Une situation m’angoisse
et je ne sais pas comment je peux voir les choses de façon positives et bien je
revois la scène comme si je passais au-dessus. Je suis dans un véhicule volant
et je vois la personne à qui il est arrivé malheur. Je me dis que ce qui est
arrivé à cette personne (peut-être moi), c’est au final quelque chose qui est
bénéfique pour une autre personne ou pour quelque chose d’autre que je vois
aussi d’en haut. Deux fois ça m’a complètement inversé mon humeur. J’angoissais
et en pensant comme ça j’étais rempli de bonheur ! Vraiment
incroyable !
19.Je choisis à quoi je souhaite penser (quelque chose de marrant p.ex.) :
quelque chose me tourmente ou m’ennuie ? Et bien je remplace cette pensée
par une autre pensée. Je lui dis « STOP, DU BALAI ! » et la
remplace par ce magnifique repas de famille de la semaine dernière ou ces
magnifiques vacances passées l’été dernier ou encore ce coup de fil qui a été
une vraie surprise… je remplace ce qui ne va pas par quelque chose qui a été
super !
20.Je choisis dans quel état d'esprit je
souhaite être (gai, relax...) : Je suis triste, angoissé ou
déprimé ! Je me dis ceci : « je me sens bien ! » ou
« je me sens détendu !». J’impose à mon esprit l’état d’âme dans
lequel je veux être. A ce moment-là le sourire se dessine sur mes lèvres !
Cela fonctionne aussi pour être en forme lorsque je suis fatigué mais à un
moment donné je ne peux pas lutter contre la fatigue qui revient d’un coup et
assez intensément. J’évite donc de le faire pour être en forme.
21. Pleurer : Un jour j’étais mal
dans ma tête, déprimé sans trop savoir pourquoi. Ce jour-là j’allais rejoindre
un groupe pour une séance de Qi gong* pour travailler mon équilibre. A un
moment donné je me suis écarté du groupe pour aller verser quelques larmes et
très rapidement j’étais à nouveau bien. Je n’ai pas d’explication mais ça a été
miraculeux !
*Le
Qi gong fait partie de la médecine chinoise qui peut aider à guérir plein de
choses et qui dans mon cas a été bénéfique pour m’aider à retrouver
l’équilibre !
22. Je répands le positif autour de moi :
Je fais cela pour contrer le négativisme qui nous entoure. On récolte ce qu’on
sème et en semant du positif, on en récolte ! J’élimine un maximum la
négation dans ce que je dis, le positif attire le positif ! Je termine ce
livre par des mots clés positifs.
23.Compter sur soi, se faire confiance,
être acteur principal de sa vie : C’est comme ça que j’ai réussi à m’en
sortir. Tout recommencer à partir d’une feuille blanche, oublier tous ses
préjugés et ses principes, peser le pour et le contre et foncer ! Ne
jamais demander l’avis de quelqu’un d’autre, tout le monde a un avis différent
sur tout, je n’écoute plus que le mien. J’ai aussi remarqué que les autres sont
ce qu’ils disent des autres. Par exemple un ami disait d’un autre ami qu’il est
susceptible et un jour, en lui faisant une remarque, j’ai remarqué qu’il l’est
beaucoup plus. J’ai fait l’expérience plusieurs fois avec des gens disant de
quelqu’un d’autre qu’il est antipathique, radin, … C’est pour ça que je
n’écoute plus les autres. Certaines personnes sont parfois méchantes et j’ai
remarqué que ça peut être lié à une phase dépressive chez elles. J’ai fait des
recherches et on appelle ça de la dépression hostile. Je ne juge donc pas les
gens méchants, en réalité ils sont plutôt à plaindre. Je me méfie également des
gens trop sûrs d’eux car souvent ils se trompent. Je me pose aussi parfois la
question si je ne fais pas pareil. Je me documente un maximum à partir de
sources sûres ou, à défaut, je fais des essais qui sont sans risques, comme
modifier mon alimentation pour essayer d’être mieux dans ma tête et ça
fonctionne... (voir chapitre alimentation). Je suis mon propre cobaye ! En
sortie de l’hôpital je me suis débrouillé presque tout seul pour la plupart des
papiers administratifs. Je suis très heureux et étonné d’avoir réussi à faire
ça tout seul. J’ajoute que j’ai réalisé ce livre quasiment tout seul, de la
couverture à l’édition, en passant par les textes et les corrections alors que
je n’en ai jamais écrit un.
J’ai
remarqué que toutes ces phrases ou actions fonctionnent quand on est mal à
cause de quelque chose qui s’est passé (ce que j’appelle mal-être exogène) et
aussi quand on est mal parce qu’on n’a pas bien dormi p.ex. (ce que j’appelle
mal-être endogène).
4. L’auto hypnose
Tout a commencé quand ma
mère a pris rendez-vous pour moi chez une hypno thérapeute. Jusque-là je n’y
croyais pas du tout mais je suis tout de même allé la consulter. Les résultats
d’une séance peuvent apparaitre 21 jours plus tard. Au total j’ai suivi 5
séances espacées de 3 semaines chacune. A partir de la seconde j’ai tenté de me
mettre sous hypnose moi-même en reproduisant dans ma tête une des séances.
Depuis je fais ça quotidiennement. Au début c’est un peu long (vingt minutes à
peu près) puis à force de le faire cela devient instantané. J’ai résolu
beaucoup de problèmes comme ça en disant à mon subconscient comment réagir dans
telle ou telle situation. J’ai suggéré à mon inconscient de rendre automatique
la mise en application des phrases clés du chapitre précédent, et ça
fonctionne. Depuis l’accident, j’ai de gros problèmes d’équilibre. Il m’est
arrivé de me mettre en autohypnose instantanément et de retrouver l’équilibre.
L’important est de penser à le faire au moment voulu. C’est donc une méthode
qui fonctionne pour aider le corps et l’esprit à aller mieux, bien mieux !
De même, à un moment donné, il me fallait plus d’une heure pour arriver à
m’endormir. Je me suis fait quelques séances pour suggérer à mon inconscient de
m’endormir plus vite. Quelques jours plus tard je m’endormais en cinq
minutes ! Il existe des livres qui expliquent comment faire ce genre de
séances. Toutefois ceci est déconseillé aux personnes atteintes de troubles
psychiatriques importants à qui l’alimentation peut résoudre les problèmes.
Par moment j’ai une pensée
qui s’interrompt toute seule, j’ai la tête qui me produit une drôle de
sensation un peu comme une rotation, et une autre pensée prend sa place...
serait-ce mon inconscient reprogrammé pour remplacer une pensée par une autre ?
Je me sers également de l’autohypnose m’imposer mon humeur depuis l’automne
2022 et c’est bluffant !
5.
L’alimentation
Je
me suis toujours intéressé à l’alimentation. J’adorais cuisiner et les amis
trouvaient que je réussissais bien mes plats. Suite à l’accident mon goût a
changé. Je goûte du sucré dans beaucoup d’aliments. Certaines saveurs ont
disparu (sel, sauce soja, herbes de Provences, menthe…) et ce goût est
différent chaque jour. Je peux manger tous les jours la même chose, je ne me
lasse pas puisque je goûte quelque chose de différent à chaque fois. Je n’aime
que les plats les plus simples possibles, sans aucuns additifs. Tant mieux,
c’est meilleur pour la santé.
Mais
l’alimentation sert surtout de carburant à notre corps et à notre esprit.
J’avais testé la chrono-nutrition avant mon accident et j’ai été séduit.
Récemment j’ai entendu parler du régime cétogène qu’une amie de ma mère a suivi
pour perdre du poids. Je me suis renseigné et j’ai découvert, par hasard, que
des études sont prometteuses pour traiter des troubles psychiatriques telles
que la schizophrénie, la dépression, la bipolarité...Certains psychiatres
prescrivent déjà ce type de traitement qui semble plus efficace que les
médicaments. Étant donné qu’un an après l’accident et malgré toutes les
méthodes qui m’ont été bénéfiques je n’étais pas encore « tout seul dans
ma tête », j’ai voulu essayer cette méthode. Elle consiste grosso modo à
remplacer les glucides par les lipides et à manger des protéines animales. Je
mange donc de la viande, du poisson, des légumes en accompagnement, du gras (je
privilégie le gras végétal) mais aucun sucre lent (pâtes, pommes de terre,
pain, légumineuses…) ni sucre et pas d’alcool non plus. On peut remplacer le
pain traditionnel par du pain fait à partir de noix en tout genre broyées et
assemblées qui a l’aspect du pain. Il faut un certain temps pour que le corps
s’adapte à ce nouveau type d’alimentation. Une fois que la réserve de glucides
est vidée de notre corps, le corps passe en mode cétose. Il utilise alors comme
carburant le gras pour alimenter les organes en utilisant les corps cétoniques
générés par le foie. Une fois que je suis passé en mode cétose, je n’ai pas eu
besoin de me tester pour me rendre compte que j’y étais. Alors que je dormais
encore onze heures par nuit et que je faisais régulièrement des siestes, un
matin je me suis réveillé à 6 heures et j’étais en pleine forme ! Les
jours qui ont suivi également. Mes « bizarreries » dans la tête ont
également disparu. Je suis à nouveau « normal » ! Il existe des
livres spécialisés pour ce type d’alimentation. Un soir je suis allé manger
chez un copain et il y avait une sauce sucrée qui accompagnait la viande. Je
n’y ai pas pris garde et j’ai tout mangé. Le lendemain mes « bizarreries
mentales » avait recommencé ! C’est donc le sucre qui est à leur
origine. Par chance, mes réserves corporelles en sucres étant très faibles,
cela n’a duré que 12-24h. Le surlendemain à midi je suis allé dans un
restaurant libanais. C’était très bon (même pour moi qui ai le goût modifié) et
varié. Il y avait dans ce plat quelques produits frits (avec de la pâte autour)
et une galette de blé. J’ai donc mangé des sucres lents qui sont censés donner
de l’énergie… chez moi ça a fait tout le contraire ! Durant la digestion
j’étais fatigué et vers 18h j’ai fait une sieste d’une heure et demi ! Ce
sont donc les sucres lents qui sont à l’origine de ma fatigue ! De plus
j’ai remarqué en faisant des travers (pâtes, pizzas ou pommes de terre) que
cette fatigue provoque chez moi de la déprime voire de la dépression. C’est
bien le régime cétogène qu’il me faut ! J’évite également les faux sucres.
En
parallèle je tiens compte des neurotransmetteurs qui régissent notre bien-être
mental. J’ai eu cette idée en lisant la notice d’un antidépresseur qui
indiquait « inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine »
dont le fonctionnement se base en partie sur l’augmentation de la sérotonine
dans le cerveau. J’ai fait des recherches pour savoir si certains aliments
peuvent aussi produire ou activer ce neurotransmetteur. J’ai cherché quels
autres neurotransmetteurs il existe et quels sont leurs fonctions. J’en ai
répertorié 8 principaux et, pour chacun, les aliments ou les actions qui
activent leur production dans notre cerveau :
En
barré ce qu’il faut éviter, en italique souligné les aliments qui sont inclus dans le
mode cétogène, les fruits à prendre en très petite quantité (italique). Et en souligné les actions à adopter :
1)
Glutamate :
Rôle : synthèse des protéines,
protection immunitaire, protection paroi intestinale, excitateur, connexions
neuronales, équilibre acido-basique, performances physiques, réguler les
fonctions métaboliques dans le corps, réparation cartilage & tendons
En cas de manque : maigreur
En cas d’excès : tue les neurones,
déficiences mentales, Alzheimer
Aliments et actions qui l’activent :
Additifs et sucres (à bannir car en apporte en excès !), exercices
physiques, fruits, légumes, protéines végétales, viande,
poisson, les produits laitiers, les céréales, les
légumineuses, épinards, herbes
dont le persil cru
2) GABA (acide
gamma-aminobutyrique) :
Rôle : permet de se déconnecter le moment venu et procure le
calme, la détente. Il est l’opposé du glutamate point de vue mental.
En cas de manque : Difficulté à
dormir, anxiété, Pression artérielle élevée, dépression, essoufflements,
Tremblements, Tensions et crampes musculaires, fatigue, humeur inconstante,
mémoire.
Aliments et actions qui l’activent :
fromages dont le Parmesan, Noix, Œuf
de poule, Tomates, légumes verts dont les haricots verts
3)
Dopamine :
Rôle : système de récompense, garde
éveillé, pancréas, permet de gérer mouvements volontaires (écrire, marcher),
flexibilité neuronale
En cas de manque : akinésie,
hypertonie, tremblements des mains, maladie de Parkinson
En cas d’excès : schizophrénie,
agressivité
Aliments et actions qui l’activent : amandes, avocats, bananes,
betteraves, choux, thé vert, haricots
de lima, origan, arachides, pépins
de citrouilles, curcuma et melon
d’eau, romarin, graines de sésames.
Provoqué par : Sport, loisirs, réussite
d’examens…
4) Adrénaline :
Rôle : Apporter air aux muscles,
augmenter le rythme cardiaque, sensation exaltation, agitation, améliore la
capacité à prendre des décisions
En cas de manque : stress
Aliment et actions qui l’activent : Les viandes : dinde, canard, gibier, poulet, porc.
Le germe de blé, Les flocons d'avoine. Le muesli. Les œufs. Les noix. Les haricots mungo, le yaourt.
Vit B6 (foie, hareng, saumon, noix de
Grenoble, arachide, germe de blé, riz brun, levure), vit C (Baies et fruits rouges :
fraises, cassis, myrtilles…, Poivrons,
Choux, Agrumes, Kiwi,
Ciboulette), Cuivre (Abats,
Huîtres, cacao non sucré, Calamar, Noix, Graines de tournesol), le
sport
5)
Sérotonine :
Utile au cerveau et à l'intestin grêle,
favorise sensation satisfaction après repas, régulant appétit. Réflexe de
cracher si un aliment n’est pas bon (périmé), influence l'humeur, règle
l’horloge biologique et le sommeil réparateur, thermorégulation, réponse à la
douleur
En cas de manque : mauvaise humeur,
anxiété, insomnie, confusion, manque de concentration, névroses, agressivité
accrue, troubles de l’humeur non fondées, crises de panique, nervosité,
épuisement, phobies
Aliments et actions qui l’activent : œufs (tryptophane), fromage, ananas, saumon, noix et graines, cacao non sucré, viande, le sport
6)
Ocytocine :
Agit sur nombreuses fonctions corporelles,
contractions accouchement, amour, loyauté, confiance
Aliments et actions qui l’activent :
Aucun aliment, uniquement les relations amicales et amoureuses qui la
provoquent.
! Certains traitements peuvent la diminuer.
7)
Acétylcholine :
Agit sur les muscles, fait contracter
muscles volontaires ou non, apprentissage et mémorisation du cerveau.
En cas de manque : arthrose,
artères dures, troubles de l'attention, Alzheimer et autres démences
Aliments et actions qui l’activent : Œuf, foie, germe de blé, porc, bœuf, soja, crevettes, cabillaud,
morue, légumes verts, sport
8)
Noradrénaline :
Elle favorise l'augmentation de la fréquence
des battements cardiaques et a tendance à ralentir le transit, la contraction
de certains organes, l’attention, la vigilance, les émotions, le sommeil, le
rêve, les cauchemars et les apprentissages
En cas de manque : asthénie,
défaillance de la concentration et anxiété
En cas d’excès : Tension artérielle
élevée, des céphalées, une transpiration et un rythme cardiaque élevé
Aliments et actions qui l’activent : les graines de citrouille. Les fromages.
La banane, les protéines animales, les
légumineuses, cacao non sucré,
l'avocat, le Sport
Je
suis donc mes états d’âmes et m’alimente en conséquence. Il faut savoir que
quelques psychiatres parlent de l’action des aliments sur le moral. J’ai arrêté
les fruits, même en petite quantité, car seulement 1/4 de pomme me provoquaient
des « bizarreries mentales » à cause du sucre qu’ils contiennent.
Cette façon de manger me fait avoir une grande forme. Mes prises de sang sont
bonnes et mon moral est excellent ! Un jour j’étais mal dans ma tête le
matin et la veille aussi. J’ai mangé au repas de midi une tomate farcie à la
viande et 30-60 minutes après, mon humeur, ma forme et ma mémoire étaient bien
meilleurs ! J’étais en manque de GABA que la tomate cuite m’a apporté. Il faut
dire que je n’en avais pas mangé depuis longtemps. Une bonne alimentation règle
beaucoup de choses. Il faut savoir également qu’un bon équilibre de
neurotransmetteurs permet, non seulement d’être bien dans sa tête, mais procure
aussi un sommeil de qualité. On nous parle beaucoup de la mélatonine (proche de
la sérotonine) pour le sommeil, mais le GABA a son importance aussi ! De
même je n’hésite pas à bouger quand il le faut, l’activité physique est bonne
non seulement pour le corps mais aussi pour l’esprit car il a un impact positif
sur plusieurs neurotransmetteurs. Malgré tout il m’est déjà arrivé certains
jours que rien ne semblait fonctionner. C’est lié à mon hypersensibilité
(événement, manque de sommeil, faim…) et tout peut avoir des effets bien
supérieurs chez moi que chez la moyenne des gens. Dans ce cas attendre patiemment
le soir en me répétant les phrases clé, le lendemain est un autre jour et tout
peut s’inverser. Je ne prends aucune décision importante ces jours-là car mes
avis changent en fonction de mon humeur. A plusieurs reprises j’ai eu envie
d’arrêter l’écriture de ce livre….
6.
Changer
de mode de vie et de pensée
Après mon accident il y a eu
une remise à zéro de mon cerveau. Environ 1 mois et demi après mon coma mon
souhait était de vivre dans une grotte, sans rien, avec uniquement la nature
autour de moi. Il faut croire que nous sommes génétiquement programmés pour ça…
J’ai lu des articles avec des témoignages d’autres personnes à qui il est
arrivé la même chose. Les quelques fois que je sortais de l’hôpital (les week-ends), la vue de
tout ce qui est artificiel (constructions, objets, …) m’angoissait. Je ne me
sentais bien qu’entouré de la nature et donc j’allais me promener dans les
champs (je vivais à la campagne à ce moment-là). Suite à cette remise à zéro,
je me suis rééduqué moi-même. Aujourd’hui je n’ai plus de préjugés ni de
principes, je n’ai plus la notion de confort, je m’adapte à tout et je dois
dire que la vie est bien plus simple et agréable comme ça. Ma façon de
penser a changé, mais je suis persuadé qu’il ne faut pas d’un tel événement
pour changer. Il est possible d’influencer son subconscient pour modifier sa
façon de penser et pour acquérir un nouveau mode de fonctionnement. L’hypno
thérapeute aussi a travaillé sur ça chez moi.
Toute
notre vie nous sommes attachés aux objets, à l’argent et aux traditions… à
plein de choses externes à nous même. Je suis devenu complètement
immatérialiste et je ne me préoccupe que de l’essentiel. Je ne garde qu’un minimum d’objet par
nécessité (ordinateur, téléphone, vêtements) et je ne veux plus être
propriétaire pour être LIBRE !
Notre
monde est basé sur l’argent qui, pour moi, est quelque chose de virtuel et à
l’origine de beaucoup de problèmes (guerres, pollution, stress, dépressions,
addictions, jalousie, disputes…) et j’essaie de m’en passer le plus possible.
Il me semble d’ailleurs en avoir perdu la notion. J’ai la chance inouïe
d’arriver à passer des journées entières « dans ma tête » et à être
indépendant. Je travaille un peu et ce travail (très varié : informatique,
électronique, écriture, remplir des documents…) je l’échange principalement
contre d’autres services. Depuis mon accident, j’ai la case des envies qui
s’est décochée et c’est bien pratique.
D’un
point de vue social beaucoup de choses ont changé également. Les gens qui
m’entourent ne me voient que de l’extérieur, mais ne voient pas qui je suis
devenu à l’intérieur (dans ma tête). Ce « reset » n’est, de ce fait,
pas très facile à vivre, ni pour eux, ni pour moi, au début du moins. Mes
réactions sont différentes d’avant. Ma sœur m’a dit que je parle beaucoup plus,
je ne suis plus timide, tout l’inverse de ce que j’étais avant. Et quand je
suis sorti du coma j’ai dit à une amie « je ne me laisserai plus jamais
faire ». Je ne m’en rappelle plus mais c’est resté gravé dans mon
inconscient. J’étais trop gentil avant et je laissais tout passer. Aujourd’hui
je le suis toujours mais je pense beaucoup plus à moi, j’ai beaucoup plus de
répartie et je ne me laisse plus faire ! Ce qui n’est pas un mal ni pour moi,
ni pour les proches qui m’entourent et qui comptent.
Un
an et demi après, les choses se remettent en place dans ma tête, et je dois
dire que parfois mon côté « imbécile heureux » me manque. C’est plus
facile quand on a perdu la notion du temps, de la température qu’il fait, du
caractère des gens, … et on a l’esprit beaucoup plus léger quand on a oublié
une partie de sa vie… J’étais mieux quand il me manquait des
« cases ». Mais j’ai eu cette idée magnifique de commencer à faire
cette liste de choses à penser et à faire pour être bien dans ma tête et qui a
de plus en plus d’importance au fur et à mesure que mes notions reviennent.
Certaines de ces phrases sont inspirées de quand il me manquait ces notions et
que je reproduis aujourd’hui artificiellement comme voir les choses froidement
ou ne pas imaginer l’avenir (instant présent). Aujourd’hui mon cerveau
fonctionne à plein régime et je continue à relire chaque point de cette liste
quand ça ne va pas. Et ça fonctionne ! Le tout c’est de penser à le faire.
Je m’en sers beaucoup pour surmonter le quotidien. Mais quand on croise des
gens ou des événements agréables, il faut en profiter pleinement pour ne garder
que le positif !
J’ai failli oublier de dire que TOUT dans
ma vie a changé :
-
J’étais en couple depuis 18 ans et nous nous
sommes séparés.
-
Je vis dans un appartement en ville alors que je
vivais dans une maison sans voisins en plein milieu des vignes. J’ai déménagé
en ville car je ne peux plus conduire avec ma vue.
Cette
maison à la campagne a d’ailleurs en partie brûlé dans un incendie 9 mois après
l’accident !
Et
comme elle était inoccupée durant la rénovation elle a été cambriolée à 2
reprises !!
-
J’étais propriétaire de cette maison et je suis
maintenant locataire d’un appartement meublé de 22m².
-
J’ai mis fin à plusieurs relations
« d’amis ».
-
Je suis à mobilité réduite.
-
Manger n’est plus vraiment un plaisir (avec mon
goût qui a changé, les aliments à éviter pour éviter la fatigue et la déprime
et avec mon appareil dentaire pour réaligner mes dents qui m’interdit de manger
du croquant).
MAIS
tout va bien dans ma tête grâce à mes recettes de bien-être !
IV.
Conclusion
J’ai établi un récapitulatif des choses à faire et à penser
qui m’ont permis d’être bien dans ma tête que j’ai imprimé avec des cases à
cocher :
-
La rééducation cérébrale
-
Lire un livre sur l’alimentation (cétogène,
bienfaits sur les neurotransmetteurs…)
-
Lire un livre sur l’autohypnose
-
Se documenter sur le Qi gong
-
Manger quelque chose
-
Faire une sieste
-
Voir le côté positif des choses
-
Vivre l'instant présent
-
Pleine conscience
-
A chaque évènement en faire une blague
-
S’occuper l'esprit (lire, ...)
-
Passer au-dessus de ce qui n'est pas important
(on s'en fout)
-
Regarder les choses froidement
-
Se vider l'esprit
-
Activité sportive
-
Les problèmes ne sont que dans la tête
-
Respiration lente et profonde
-
Commencer quelque chose même si on n'a pas le
courage ou l'envie, l'envie vient juste après.
-
Imaginer des histoires ou fantasmer pour
s’endormir
-
Se dire que tout n’est lié qu’à un dérèglement
hormonal
-
Voir les choses sous un autre angle
-
Je choisis à quoi je souhaite penser (quelque
chose de marrant p.ex.)
-
Je choisis dans quel état d'esprit je souhaite
être (gai, relax...)
-
Pleurer un coup
-
Je répands le positif autour de moi, terminer
toutes ses phrases par quelque chose de positif.
-
L’alimentation cétogène (pas de sucres ni sucres
lents)
-
Se passer de tout ce qui est artificiel, ne
garder que l’essentiel
-
Compter sur soi, se faire confiance, être acteur
principal de sa vie
-
Lire ce livre
Grâce
à toutes ces astuces je me suis remis entièrement de mon traumatisme grave en
moins de deux ans.
Je termine avec quelques
mots clés pour terminer ce livre avec du positif dans la tête :
Oui, positif,
gai, relax, chouette, sourire, optimisme, nature, beauté, bien, bon, lumineux,
rire, agréable, plaisir, bien-être, humour, amour, joie, sympathie, bonheur,
sérénité…
V.
Remerciements
Je remercie :
·
Toute l’équipe du CHU Lapeyronie dont le Dr
Jordan (chirurgien) et le Dr Nicol (chirurgien maxillo-facial).
·
Toute l’équipe du centre hospitalier Paul
Coste-Floret à Lamalou-les-Bains (les médecins, les infirmiers et infirmières,
kinée, neuropsychologue, orthoptiste, orthophoniste, psychologue, et autre
personnel …).
·
Tous les médecins et professionnels que j’ai vus
pour mon équilibre (l’hôpital du Dr Jean Causse à Colombiers), ma vue
(orthoptistes et/ou ophtalmologues à Agde, Montpellier et à Lamalou-les-Bains),
pour mes semelles orthopédiques à Villeneuve-les-Béziers, pour ma tête
(Neurologue, neuropsychologue et les Psychiatres à Béziers), ma kinée, mon kiné
vestibulaire, l’hypno thérapeute…
·
Mon médecin traitant Dr Sarfati et son
remplaçant occasionnel.
·
Mon ami Sylvain qui m’a beaucoup soutenu et
s’est montré très présent.
·
Ma Maman et ses amies qui ont été à mes côtés.
·
Ma sœur Nathalie qui m’a fait des soins
énergétiques
·
Ma Famille et mes amis qui m’ont soutenu.
·
Les ambulances.
·
La France.
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glenn@post-trauma.fr
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© Glenn Collignon, 2022